mardi 15 décembre 2009

NON au concours et aux idées gratuites !

Je me souviens étant étudiant avoir participé à plusieurs concours de design (North Face, Kokuyo...) et pour la majorité, je suis resté sans nouvelle des résultats. Non pas que je m'attendais à gagner, mais plutôt j'étais curieux de voir quelles idées avait été primées. A l'époque, je trouvais l'idée géniale de pouvoir montrer à "de grandes" entreprises, ce dont j'étais capable. J'espérais aussi intimement pouvoir décrocher un job... Ce n'est d'ailleurs pas de cette façon dont j'ai décroché le premier (mais plutôt grâce au réseau).

Les années faisant, ma vision a depuis bien changé. Je suis maintenant patron d'une agence que j'ai créée et que je fais vivre au quotidien.

A quoi servent donc ces concours de design si ce n'est à piller les idées de jeunes designers naïfs ? Il est certain que ce système ne sert pas la profession de designer. Comment justifier les tarifs d'une agence quand de jeunes designers se sacrifient pour 6 mois de stage et un cocktail ? Comment justifier la valeur de cette profession si certain sont adeptes du gratuit ? Comment faire accepter le design par les PME-PMI's quand celles-ci ont pour exemples les résultats (trop) prospectifs des concours de design ?


Le design est-il finalement confronté au même problème que le monde du web : le tout gratuit. Il est évident que le web a aujourd'hui énormément de mal à sortir de cette spirale. Il est donc temps de dire STOP à tous ces concours qui cultivent la destruction de valeur mais aussi le monde de l'indépendant (du nombrilisme et du moi). Car si beaucoup de designers travaillent seuls, c'est bien par le manque de projets majeurs sur lesquels ils pourraient "staffer" 5-6 collaborateurs.

Il est temps de redescendre sur terre et de redevenir sérieux. L'avenir du design ne passe pas par les concours de design qui ne sont que duperie. Les étudiants pensant se faire remarquer, les entreprises pensant décrocher de belles idées (se révélant inexploitables) et les spectateurs (dont les PME-PMI's) restant dubitatives face aux idées primées.


Alors jeunes diplômés, designers et agences, ne sacrifiez plus vos tarifs, ne vous bradez pas au risque d'une situation de non-retour. Gagner des parts de marchés ne doit pas se faire au détriment de vos tarifs ! Qualité et low-cost restent incompatibles.

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